bus autonome et bus électrique

Malgré les revers essuyés par l’industrie des véhicules autonomes, Châteauroux maintient le cap de l’innovation avec son projet de bus autonomes, qui devrait être effectif fin 2026-début 2027.

En mars 2020, une voiture autonome expérimentale avait écrasé une piétonne en Arizona, aux États-Unis. Il s’agit à ce jour, du seul accident mortel connu pour un véhicule autonome. En France, pas d’accident, mais des échecs. Après des lancements en fanfare, on apprend quelques années plus tard, les abandons des voitures autonomes à Rouen et de navettes entre Vernon et Giverny (Eure) en 2022. À Châteauroux, le projet continu d’avancer.

« La sécurité, c’est le maître-mot de ce projet »

Fin 2025, Renault devrait dévoiler le visage des futurs bus autonomes électriques – au nombre de cinq – qui intégreront le réseau de bus Horizon, exploité par Keolis, à Châteauroux. Lancé en 2023 par un consortium 100 % français, le projet Mach 2 réunissant six acteurs de la mobilité – Alstom, EasyMile, Equans, Keolis, Renault et Statlnf – sera une première en France. Alexandre Flon, directeur du réseau Keolis Châteauroux depuis 2016, va même plus loin : « On sera l’un des premiers opérateurs de bus autonomes au monde. » Mais, avant de célébrer en grande pompe l’inauguration de cette ligne, le consortium doit s’assurer d’un facteur essentiel : « La sécurité, c’est le maître-mot de ce projet. »

Des tests en centre-ville fin 2026

Avant l’exploitation commerciale de ce système de conduite automatisée de niveau 4 (automatisation avancée sans conducteur), plusieurs phases de tests sont planifiées. Après l’arrivée des bus, des essais seront effectués sur le site des essais autonomes, situé au Centre national de tir sportif de Déols. Ils devraient se dérouler sur l’année 2026, pour une première exploitation commerciale fin 2026-début 2027. « On lancera une première phase de niveau 3, avec un opérateur à bord, pour voir si le bus circule bien et une autre de niveau 4, en autonomie complète. Sans passager au départ, puis avec après. On ne veut prendre aucun risque », explique Clémentine Barbier, responsable des véhicules autonomes pour Keolis.

Arrivé six mois plus tôt à ce poste, la responsable connaît son sujet et l’assure, il n’y aura pas d’intelligence artificielle (IA) de type génératif ou de conduite à distance par une IA : « Les décisions sont programmées à l’avance pour répondre à n’importe quelle situation. On reste prudent sur ces sujets de cybersécurité. Si quelqu’un pirate le véhicule et le conduit pour se jeter dans une foule, on sera responsable. »

Supervisé à distance

Les cinq bus circuleront quotidiennement à une vingtaine de km/h entre la gare SNCF et la piscine Balsan’éo. Chacun disposera de neuf places assises et six places debout. Le véhicule sera supervisé à distance par un opérateur au dépôt de bus de Châteauroux.

« Financièrement, la période test ne nous coûte rien », informe Marc Fleuret, vice-président en charge des transports à Châteauroux Métropole, pour qui le projet permettra de répondre à certaines problématiques comme celle du recrutement des chauffeurs. Il y aura ensuite un investissement par rapport à l’achat de bus, « plus cher qu’un bus classique », précise Clémentine Barbier, tout en taisant le prix exact.

Des premiers bus électriques à partir de 2026

> Au-delà de la ligne de bus autonomes 100 % électrique qui devrait, à terme, mener à l’achat de cinq véhicules, l’Agglo a aussi consulté ces dernières années, deux fournisseurs de bus électriques non-autonomes, indique Marc Fleuret : Heuliez et Mercedes.

> À l’origine, un projet d’acquisition de six bus fonctionnant à l’hydrogène était prévu. Cependant, il a été abandonné en raison de difficultés imprévues dans l’approvisionnement en hydrogène et des coûts d’investissement trop élevés.

> Un troisième constructeur est en cours de consultation. À terme, l’Agglo prévoit l’acquisition de six bus électriques à partir de 2025-2026.